La cicadelle africaine de la vigne, est l'insecte ravageur du moment et bouleverse les ratios de production : perte de plus de 60% à la destruction du cep. Elle est différente de la cicadelle verte et représente donc l'une des menaces les plus sérieuses pour la viticulture à venir.
Par Domaine de la Biodynamie Le : 08-01-2025
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La cicadelle africaine se distingue par sa petite taille, mesurant entre 3 et 4 millimètres à l'âge adulte. Il n'est pas possible de la distinguer de la cicadelle verte responsable de la flavescence dorée. Elle se déplace en crabe sur la face inférieure des feuilles. Son corps est élancé et arbore une coloration verdâtre à jaunâtre, avec des motifs caractéristiques sur les ailes. Les spécimens adultes possèdent deux paires d'ailes translucides, leur conférant une capacité de vol important et facilite donc sa propagation entre les parcelles viticoles et inter régions.
Originaire du continent africain, cette espèce invasive s'est progressivement établie dans de nombreuses régions viticoles mondiales. Elle affectionne particulièrement les climats tempérés à chauds, où elle trouve des conditions optimales pour sa reproduction. Les vignobles méditerranéens constituent des habitats privilégiés, offrant une combinaison idéale de température et d'humidité.
Elle est très présente au sein du vignoble Corse et met donc l'ensemble de la profession en alerte. En effet les effets des piqures sont bien plus destructrices : perte massive de rentabilité et surtout un impacte sur les sarments. Cela est bien plus impactant car cela va avoir une incidence sur la floraison suivante et le développement du végétal.
Le cycle biologique de la cicadelle africaine comprend plusieurs stades de développement comme sa cousine mais en beaucoup plus grand. Les femelles pondent leurs œufs dans les tissus tendres de la vigne, principalement sur la face inférieure des feuilles. Les larves émergent après une période d'incubation de 10 à 14 jours et traversent cinq stades de développement avant d'atteindre l'âge adulte. Cette métamorphose complète peut s'effectuer en seulement 20 à 30 jours dans des conditions favorables.
Les dégâts occasionnés par la cicadelle africaine sont considérables et multiformes. L'insecte provoque le dessèchement des inflorescences et le flétrissement des baies, compromettant directement la production de raisins. Les attaques peuvent entraîner des pertes de rendement allant jusqu'à 60% dans les cas les plus sévères. Les attaques se propagent sur les sarments et vont causer des pertes sur les futures récoltes. Comme il y a un arrêt total de la photosynthèse suite à la destruction des feuilles (d'ou son nom de maladie du feu) impacte les mises en réserve dans les bourgeons. Le débourement ne se fera pas et donc potentiellement une mort du cep à N+2 ou N+3. Il est à noter que cette cicadelle africaine affectionne plustot les feuilles adultes laissant la possibilité à une pseudo survie du cep.
Au-delà des dommages directs, ces insectes agissent comme vecteurs de pathogènes qui affectent la santé des vignes exactement comme la cicadelle verte. Leur action de succion de la sève facilite la transmission de virus et de bactéries entre les plants, créant un effet domino dévastateur dans les parcelles touchées.
Bien que distincte de la cicadelle africaine, la cicadelle verte participe à la propagation de la redoutable flavescence dorée. Cette maladie de quarantaine nécessite une vigilance particulière et des mesures de lutte obligatoires dans de nombreuses régions viticoles.
La mise en place d'un système de surveillance rigoureux constitue la première ligne de défense. L'installation de pièges chromatiques jaunes permet de suivre les populations et d'anticiper les risques d'infestation. La prophylaxie, incluant l'élimination des débris végétaux et l'entretien régulier des parcelles, joue également un rôle crucial.
La lutte intégrée combine plusieurs stratégies :
Les programmes de recherche actuels se concentrent sur le développement de solutions innovantes. Les scientifiques explorent notamment le potentiel des phéromones pour la confusion sexuelle, ainsi que la sélection de cépages plus résistants. Les technologies de détection précoce par imagerie satellitaire ouvrent également de nouvelles perspectives dans la lutte contre ce ravageur.
Face aux défis posés par la cicadelle africaine de la vigne, la mobilisation de l'ensemble de la filière viticole s'avère indispensable. La combinaison des approches traditionnelles et des innovations technologiques laisse entrevoir des solutions prometteuses pour préserver la santé de nos vignobles et garantir une production viticole durable.