Tout le monde se doute des ravages que fait la grêle sur les vignes ! c'est violent, intence, rapide (30 minutes). Pour les raisins survivants, cela va être le parcours du combatant pour rester sain et pour pouvoir être vendangé. Découvrez la face cachée des conséquences d'une grêle.
Par Stéphane R Le : 23-07-2024
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La grêle, ce fléau redouté des viticulteurs, peut causer des dégâts dévastateurs sur les vignes en un temps record. Imaginez des projectiles de glace s'abattant sur les ceps avec une violence inouïe ! Les feuilles, véritables poumons de la vigne, sont les premières victimes. Elles sont déchiquetées et perdent leur capacité photosynthétique (nourrir la plante). Quant aux sarments, (jeunes pousses de l'année) porteuses des futures grappes, peuvent être littéralement lacérés, voire sectionnés net par les grêlons les plus imposants.
On commence à comprendre que lorsqu'il y a une grêle précoce, cela détruit la récolte de l'année mais hypothèque la suivante voir les 2 années suivantes. Le travail de reconstruction du vignoble est complexe par une taille technique. Le vigneron va devoir attendre que les bourillons et/ou les contres bourgeons prennent le relais. En biodynamie, il y a l'application de tisane cicatrisante et des macérations qui vont permettre de renforcer la plante qui sera plus vulnérable à certains pathogènes.
Dans le cas d'une grêle plus tardive, non seulement on a les risques évoqués ci dessus mais on a en plus un impacte direct sur le raisin qui pousse voir en phase de veraison. Comme le montre la photo, les dommages causés aux baies sont irréparables. Les baies sont éclatées. Ces blessures sont autant de portes ouvertes aux maladies et aux parasites, mettant en péril la santé globale de la vigne. Un véritable cauchemar pour les vignerons qui voient leurs efforts de toute une saison anéantis en quelques minutes.
Les blessures infligées aux vignes sont autant de portes d'entrée pour les champignons et autres parasites opportunistes. C'est une véritable course contre la montre qui s'engage alors pour les viticulteurs. Ils doivent agir vite et bien pour éviter que ces micro-organismes ne prolifèrent et n'achèvent le travail destructeur de la grêle.
Le mildiou étant déjà passé avec son lot de perte, l'oïdium et la pourriture grise planent sur les vignes fragilisées. C'est un véritable jeu d'échecs qui se joue dans les rangs, où chaque décision de traitement peut faire basculer le sort de la récolte. Une pression supplémentaire qui s'ajoute au traumatisme de l'épisode de grêle, mettant à rude épreuve les nerfs et l'expertise des professionnels du vin.
Le risque est clairement identifié sur la pourriture grise : Botrytis Cinerea. C'est un champignon redoutable car ce dernier va avoir un impacte négatif directement sur les vinifications. Il y a une altération par la production de laccase qui vont venir oxyder le mou de raisin et dégrader les composés phénoliques (casse oxydasique). De plus, il y a la production de glucanes ( polysaccharides) qui va rendre difficile la filtration et donc la clarification du vin. C'est aussi la prolifération de bactéries qui vont venir troubler la fermentation.
La première conséquence, c'est que si il y a encore du raisin sur pied et que si il y a assez de végétal pour faire arriver ces rescapés à maturité, il faudra faire un trie sur pied et au chai afin d'introduire au minimum une vendange altérée.
L'impact de la grêle sur les revenus des viticulteurs est tout simplement dévastateur. C'est comme si un tsunami financier s'abattait sur le domaine, emportant avec lui les espoirs de rentabilité pour l'année, voire plus. C'est non seulement la récolte en cours qui est compromise, mais potentiellement celle des années suivantes !