Un domaine viticole bio à taille humaine certifié AB
C’est un domaine à taille humaine de 5 hectares s’inspirant de l’agriculture biodynamique par bien des aspects. Il restera malgré tout en appellation bio certifié Agriculture Biologique car Gérald Massieu est un viticulteur très pragmatique qui ne veut pas aller dans l’excès. Par nature, l’excès apporte des déséquilibres et donc des maladies. Il ne suffit pas d’appliquer un cahier des charges bio pour réussir. Il faut avant tout observer son domaine avec beaucoup d’attention, le bichonner et répondre à ses attentes, sans entrer dans certains excès et stéréotypes.
Situé dans un « lieu-dit » de la commune d’ARBIS à la Boyé (tout près de Cadillac) à quelques encablures du château de Benauge (12ème siècle). Ses parcelles respirent la santé où il y règne une quiétude (pas ou très peu d’onde radio !) avec des sols de type grave et sablière avec une roche mère à quelques mètres entourées d’une forêt. Ce terroir est exceptionnel et les vignes s’y sentent bien, comme dans une maison d’hôte où vous êtes chouchoutés. Venez observer cet environnement sain propice à la vie où tout pousse en toute sérénité.
Le chai est à l’image de son propriétaire : simple, généreux et accessible. Il est composé de cuves bétons et inox. Cela lui permet de vinifier de manière séparée l’ensemble de ses cépages avant de faire les assemblages. La commercialisation est centrée sur le territoire national avec la possibilité de commander en ligne !
Un propriétaire récoltant en symbiose avec son environnement
Gérald Massieu est un enfant du pays de famille de vignerons bordelais depuis plusieurs générations. Imaginez leur réaction lorsqu’il décide de rompre avec la culture traditionnelle qui domine : « la viticulture conventionnelle » pour faire du bio. Il faut avoir une force de caractère pour aller contre la pensée établie pour se lancer en viticulture bio / biodynamie. Lorsqu’il entreprend la transformation de ses parcelles familiales (1999) en bio, il est tout seul, sans référence technique pour l’accompagner dans la conversion de son vignoble. En effet, dans la région du bordelais pas de château et peu de vignerons se sont lancés dans l’aventure. La peur de perdre une récolte en raison de certaines maladies, la question économique, le goût et bien d’autres encore font reculer ceux qui souhaiteraient prendre cette direction des vins bio.
Pourtant le bio c’est bon pourvu que l’on y mette son âme.
De formation viti-oeno avec la transmission du savoir-faire familial, il a su adapter ses connaissances. Il répète que tout est question de bon sens et d’observation même dans le bio où il faut respecter un cahier des charges précis. Il nous démontre que l’on peut aller bien au-delà du bio conventionnel. Aujourd’hui, en plus de son activité de propriétaire récoltant, il développe des formations et apporte son savoir-faire à qui souhaite se reconvertir ou démarrer une activité en bio et vins naturels.
Observer pour comprendre le vivant
La viticulture en bio c’est avant tout l’observation de l’écosystème qui entoure ses vignes. Il faut également écouter les anciens, porteurs de savoir ancestraux. Ils ne savent pas pourquoi mais savent que c’est comme cela qu’il faut faire. Avant l’avènement du mode chimique, chaque famille de vigneron en Gironde avait son four à pain. Entre les rangs de vignes, on y cultivait du blé et il y avait des arbres fruitiers (pêchers, amandiers, etc.) : On était dans un mode de polyculture et la terre était respectée.
Pour la petite anecdote lors d’une formation de taille en « guyot mixte », le travail a commencé par regarder le cep. Tout est question d’observation, de bon sens avec un zeste de théorie (pour la désignation des parties du cep). Un pied fort n’aura pas la même taille qu’un pied plus faible. C’est évident comme approche tout comme l’est la biodynamie : pourquoi refuser l’évidence ?
Tout est réalisé dans le respect de la vigne afin qu’il y ait le moins de déséquilibre possible. Gérald le répète : ce sont les déséquilibres qui engendrent les différentes maladies comme par exemple le fameux mildiou. Tailler la vigne en respectant ses forces de vie permet d’avoir un terreau favorable à une croissance forte et saine et d’avoir un raisin sain de qualité qui permettra au vigneron d’exprimer tout son talent. C’est comme un grand chef : il ne peut rien faire de bon sans bons produits.
Des vins naturels biodynamiques
Le travail bio réalisé au château Haut Roc est remarquable et s’exprime dans les vins proposés : Rosé, Blanc sec, liquoreux, et rouge. Certains vins bio sont dit naturels. Un vin bio naturel n’a eu aucun intrant étranger. Les détracteurs diront qu’il ne peut pas se conserver, qu’il n’est pas bon ou encore fragile. En fait, ces vignerons ont peur ! Ils savent bien où est la vérité mais ont la paresse de changer par cupidité. Par intrant extérieur, ici, nous parlons des fameuses sulfites (SO2). Dans un vin quel qu’il soit, le SO2 est présent naturellement. Ce dernier permet au vin d’avoir une conservation. Il va agir sur l’oxydation du vin (un antiseptique en quelque sorte). En bio naturel, le vin est donc dans sa plus noble expression : VIVANT. Il n’est donc pas stéréotypé avec un goût standardisé auquel on pourrait mettre une note. En dégustation, nous serons sur des émotions.
La vinification se fait uniquement avec ce que porte en lui le raisin (ses levures indigènes, son terroir …) et Gérald va simplement regarder là où le vin souhaite aller. Cette approche non conventionnelle permet une expression au plus juste de son terroir. Ayant pu déguster son vin bio naturel de 2013 ainsi que son liquoreux bio de 2011, le château Haut Roc est une valeur sûre : j’invite à le découvrir et à commander.
Les vins bios sont très bons et vivants
Cette photo résume la qualité du travail de Gérald. Quoi de plus belle récompense que d’avoir la même note que la maison « cheval blanc », un des grands crus classés A de Bordeaux en dégustation à l’aveugle. Travailler en bio, c’est donc possible ! Il faut ouvrir les yeux et promouvoir les vignobles biologiques ainsi que ceux qui souhaitent faire une conversion de leur sol conventionnel. En tant que consommateur, nous avons le pouvoir de rendre possible ce développement pour une production sans artifice en éliminant tous les pesticides et rendre ainsi le vrai goût du terroir dans nos vins.
Nos choix définissent la consommation de demain et donc de notre impact au changement. Les grands crus de châteaux engagent eux aussi le virage du bio. Citons le château de Pommard avec la cuvée Simone. L’offre en produits bio ne cesse de s’accroître. De notre coté, pour nous, cette aide commence par ce site et par l’aide aux viticulteurs qui le souhaitent, d’accéder à l’ère de la digitalisation et aux ressources informatiques via une plate-forme de vente en ligne dédiée au bio et de surcroît gratuite : A Suivre concernant ce sujet …